Homélie de la fête de l’Assomption de Marie
Abbé Jean Compazieu | 8 août 2015Mon âme exalte le Seigneur
Textes bibliques : Lire
En cette fête de l’Assomption, les chrétiens se réunissent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie. Nous sommes tous en communion de louange pour remercier le Seigneur. Marie est entrée corps et âme dans la éternelle de Dieu auprès de son Fils ressuscité. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités.
La première lecture est tirée du livre de l’Apocalypse. Ce livre a été écrit pour des chrétiens persécutés. Pour des raisons de sécurité, il est rédigé dans un langage codé que seuls les chrétiens peuvent comprendre. L’auteur nous parle d’un signe grandiose dans le ciel : “Une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles”. Marie n’est pas directement nommée mais nous comprenons que c’est d’elle qu’il s’agit.
Nous avons un deuxième signe ; celui-là est négatif : “Un grand dragon rouge feu… Il vint se poster devant la femme qui allait enfanter pour dévorer l’enfant à sa naissance”. Nous pensons au massacre des innocents ordonné par Hérode après Noël. L’enfant Jésus est recherché pour être tué. Il s’agit d’une action diabolique. Mais Dieu a protégé son Fils incarné qui doit accomplir la rédemption de tous les hommes.
En nous donnant ce signe, l’auteur pense aux chrétiens persécutés à cause de leur foi au Christ. On veut les forcer à le renier mais ils refusent. Ils savent qu’ils ne doivent pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps. L’Apocalypse est un message pour tous les chrétiens, ceux d’autrefois mais aussi pour ceux d’aujourd’hui. Il nous invite à tenir bon dans l’épreuve : le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. Par sa fidélité, Marie a échappé aux pièges de l’ennemi. Elle nous montre ce que Dieu veut pour chacun de nous.
La deuxième lecture ne parle pas directement de Marie. Mais en choisissant ce texte l’Église nous invite à voir ce qui lui est arrivé. Marie est la première à avoir bénéficié en son corps et en son âme de la résurrection de Jésus, “premier né d’entre les morts”. Marie est le premier acte d’une longue lignée d’humains. Cela signifie que nous sommes tous appelés à la plénitude de la vie en Dieu au-delà de la mort. Tout ce qui s’oppose à Dieu sera anéanti. Ce sera la victoire de l’amour sur la violence et la haine. Et Marie “Mère de miséricorde” est là pour nous montrer le chemin.
L’Évangile de ce jour nous a rappelé l’épisode de la Visitation. Nous y entendons aussi la prière du Magnificat et une partie du “Je vous salue”. Aucune autre page de l’Évangile ne contient autant de paroles de Marie. Son premier cri dans le Magnificat est une louange. La fête de l’Assomption est une invitation à l’action de grâce. Nous y célébrons la réussite du grand projet de Dieu qui veut sauver toute l’humanité.
Marie se souvient. Elle chante Dieu qui se souvient de “la promesse faite à nos Pères”. L’Évangile de Luc nous dit qu’elle conservait tout cela dans son cœur et le méditait. En célébrant l’Eucharistie nous nous associons à cette louange de Marie. Chacun de nous peut dire merci pour tous les bienfaits de Dieu qui ont marqué nos vies. Tout au long de notre existence, il n’a jamais cessé de déployer “la force de son bras” en notre faveur.
La fête de l’Assomption nous révèle l’avenir qui nous attend. Comme Marie, nous sommes appelés à connaître la gloire auprès du Père. La glorification de la Vierge nous annonce la nôtre. Comme elle, nous pouvons rendre grâce à Dieu qui s’est penché sur ses pauvres serviteurs et servantes pour les élever jusqu’à lui. Voilà cette bonne nouvelle qu’il nous faut crier au monde à temps et à contre temps.
Mais nous ne devons pas nous nous faire illusion : cette gloire n’est réservée qu’à ceux qui ont un cœur de pauvre, ceux qui, comme Marie, ne disposent d’aucun autre appui que la tendresse et la miséricorde du Père : “Déployant la force de son bras, il disperse les superbes, il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides”.
Marie nous adresse un appel de la plus haute importance : Si nous voulons partager la gloire qu’elle reçoit de son fils, il nous faut aussi partager sa pauvreté. C’est ce même message que nous trouvons dans l’Évangile des béatitudes : “Heureux les pauvres de cœur”, ceux qui sont entièrement ouverts au don de Dieu. Cette fête de l’Assomption doit raviver notre désir de suivre le Christ qui veut nous conduire vers la Maison du Père. Marie, Mère de miséricorde, est toujours là pour nous adresser cette recommandation : “Faites tout ce qu’il vous dira”. Amen
Télécharger : L’Assomption de Marie
Sources ; Revues Signes, Feu Nouveau, Homélies pour l’année b (Amédée Brunot, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)
Parce qu’elle est la Mère de Dieu, Marie, l’Immaculée Conception, ne connaît pas le péché depuis sa naissance à sa mort, qui corrompt le lien filial entre l’humanité et Dieu. Ainsi la mort ne montre pas le visage terrifiant que nous lui connaissons et son corps n’est pas un obstacle à la rencontre avec Dieu. La mort devient pour Marie, comme le disent les Eglises d’Orient, une dormition, une Assomption : Marie est emportée, élevée au Ciel.
Son Assomption préfigure ainsi la destinée de l’humanité quand “nous pourrons avec la création tout entiière enfin libérée du péché et de la mort” glorifier Dieu par le Christ notre Seigneur (PE IV ). Elle est pour tous les hommes, un gage d’espérance, une promesse de résurrection.
En effet, les lectures de l’Apocalypse et de Paul, affirment toutes les deux, la victoire du Seigneur sur les puissances du mal et de la mort.
Après avoir partagé les souffrances de son fils, elle le rejoint dans la gloire, corps et âme. Après son fils et par la grâce de celui-ci, elle est la première créature à jouir en pléniture auprès de Dieu de la joie des bienheureux.
Marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi, ils sont chemin de Dieu.Ils sont chemin vers Dieu.
Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’Arche de l’Alliance du Seigneur apparut dans son Temple.
Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles. C’est resté longtemps mystérieux, mais tellement merveilleux. Cette Femme, enceinte et torturée par les douleurs de l’enfantement, on pense bien sûr, c’est la Bienheureuse Vierge Marie ! Une autre image vient se superposer : ces douze étoiles représentent les douze tribus d’Israël qui donnent une autre dimension à ce tableau, c’est plus qu’une femme, c’est tout un peuple : c’est L’Eglise qui nous est révélée, c’est la Jérusalem céleste quand elle sera rassemblée, accomplie avec le Christ à sa tête et avec tous les membres de son Corps. Quand nous nous serons purifiés dans le sang de l’Agneau, lavés de tous nos péchés.
Bien sûr, il y a ce signe terrifiant, ce dragon avec ses 7 têtes et dix cornes; Il représente le mal, le Tentateur. Il est plus que jamais à l’oeuvre; il n’y a qu’à voir ce qui se passe dans le monde : la course au pouvoir, à l’argent, les uns croulent sous la fortune, trop souvent mal acquise, d’autres meurent de faim…la liste serait longue de toutes les injustices que subissent les petits à cause du dieu Argent.
Mais Satan n’aura pas le dernier mot. Alors, j’entendis dans le ciel une voix puissante qui proclamait : “Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ” !
Merci bien pour ce commentaire en cette fète de l’assomption. Que Dieu accorde intelligence, sagesse et force physique nécessaires à tous ceux qui contribuent à cette réalisation pour une si prestigieuse présentation.